Les 13 desserts

   

   

La tradition provençale veut qu’en rentrant de la messe de minuit on offre aux invités le gros souper et les treize desserts…symbolisant la Cène : Jésus et ses 12 apôtres…

                                                               

Cette coutume remonterait à 1683 quand le prêtre Marchetti recommandait de mettre sur la table 13 petits pains, dont un beau symbolisant Jésus ; pains qu’il fallait rompre et non couper si l’on ne voulait pas être ruiné dans l’année.

La pratique existait en Provence, dans le Comté de Nice, en Occitanie et Catalogne.

Au début du XX° siècle Frédéric Mistral et son félibre évoquèrent avec nostalgie les Noëls d’Antan…
Inspirée, la romancière Marie Gasquet  (1926), dans « Une enfance Provençale«   remémora les menus  et  le cérémonial de ces agapes.
Le gros souper était en réalité un repas maigre de 7 plats (représentant les 7 douleurs de la Vierge), commençant par une salade frisée (symbolisant les cheveux bouclés du nouveau-né) et comportant un poisson (généralement de la morue)…pour s’achever en apothéose avec les 13 desserts. Étaient   disposés sur douze assiettes  les produits du pays et une 13°, très belle, était  remplie de dattes.

 Dès le retour de la Messe de Minuit…le santon du petit Jésus était déposé dans la crèche familiale. Ensuite le souper commençait…Mais tous réveillonnaient surtout avec les mendiants : noisettes (Augustins), figues (Franciscains) amandes (Carmes), raisins secs (Dominicains) les nougats (noir, blanc), la pompe à huile (ou la fougasse), les pates de coing, les oranges, les pommes, les chocolats, les papillotes, le raisin blanc (ou le melon d’hiver)…les plus fortunés présentaient les délicieux calissons du Roy René..
Un vin nouveau de Provence arrosait ce repas, simple mais convivial, qui fêtait la naissance du Fils de Dieu venu sauver le monde en rachetant les fautes des enfants de Dieu..

A midi toute la famille se réunit pour un repas de fête copieux avec une dinde farcie.