Je sais bien qu’on me dit :
- Tiens-toi tranquille, ami.
Retire-toi de tout.Sors des luttes. Verrouille
Ta porte dont le gond souhaite un peu de rouille,
Calfeutre ton volet, ferme ton paravent.
A quoi bon feuilleter l’histoire en écrivant
Sans cesse ta douleur, pitié, haine des crimes,
Anathème au bourreaux, hymne sombre aux victimes…
***
Oui, la terre est fatale et le ciel est funeste ;
Oui, l’homme est ténébreux ; qu’importe s’il te reste
Ton frais jardin, caché dans dans le creux d’un écueil ?
Le sage rit aux fleurs dans cet immense deuil. -
- Non. Le devoir est là. Pas de lâcheté. Pas de repos.
L’humanité souffre.
La grande brèche du progrès est ouverte.
La mêlée des méchants écrasant les bons
est plus furieuse et plus noire que jamais.
Je mourrai combattant
(Victor Hugo)
C’est un très beau poèmes, dans quelle oeuvre le trouve-t-on ?
Je découvre depuis si peu de temps, quelques mois pour lui, une ou deux années pour Baudelaire.
D’autres depuis trois ou quatre ans, je lis sur le Net, c’est un avantage cet outil quant on a pas eu l’occasion d’étudier, de connaître et d’avoir des livres.
Tiens, j’aime beaucoup celui-ci du même auteur :
A qui donc sommes-nous ?
*
A qui donc sommes-nous ? Qui nous a ? qui nous mène ?
Vautour fatalité, tiens-tu la race humaine ?
Oh ! parlez, cieux vermeils,
L’âme sans fond tient-elle aux étoiles sans nombre ?
Chaque rayon d’en haut est-il un fil de l’ombre
Liant l’homme aux soleils ?
*
Est-ce qu’en nos esprits, que l’ombre a pour repaires,
Nous allons voir rentrer les songes de nos pères ?
Destin, lugubre assaut !
O vivants, serions-nous l’objet d’une dispute ?
L’un veut-il notre gloire, et l’autre notre chute ?
Combien sont-ils là-haut ?
*
Jadis, au fond du ciel, aux yeux du mage sombre,
Deux joueurs effrayants apparaissaient dans l’ombre.
Qui craindre? qui prier ?
Les Manès frissonnants, les pâles Zoroastres
Voyaient deux grandes mains qui déplaçaient les astres
Sur le noir échiquier.
*
Songe horrible! le bien, le mal, de cette voûte
Pendent-ils sur nos fronts ? Dieu, tire-moi du doute!
O sphinx, dis-moi le mot !
Cet affreux rêve pèse à nos yeux qui sommeillent,
Noirs vivants! heureux ceux qui tout à coup s’éveillent
Et meurent en sursaut !
Victor Hugo
Bonjour Osee,
C’est un beau poème que je ne connaisais pas.
Comme il avait raison et c’est très actuel.
-Non. Le devoir est là. Pas de lâcheté. Pas de repos.
L’humanité souffre.
La grande brèche du progrès est ouverte.
La mêlée des méchants écrasant les bons
est plus furieuse et plus noire que jamais.
Je mourrai combattant.
Merci, Osée, pour ce beau poème.