Vers un village de l’arrière
S’en allaient quatre bombardiers
Ils étaient couverts de poussière
Depuis la tête jusqu’aux pieds
Ils regardaient la vaste plaine
En parlant entre eux du passé
Et ne se retournaient qu’à peine
Quand un obus avait toussé
Tous quatre de la classe seize
Parlaient d’antan non d’avenir
Ainsi se prolongeait l’ascèse
Qui les exerçait à mourir
Apollinaire
On entend dire partout « il ne faut pas que cela se reproduise ! » mais à moi, cela me fait particulièrement mal au coeur parce que cela me rapelle que le 28 Aout 1952 un officier de l’armée est venu annoncer à ma mère que mon père était mort pour la patrie en Indochine; certes, il était militaire, mais avait-il le choix ? il a été envoyé d’office à la guerre alors qu’il avait 3 jeunes enfants de 2,4 et 6 ans qui sont devenus orphelins pour rien puisque la guerre a été perdue ; et combien de milliers familles se sont retrouvées dans la même situation ? pour mesurer l’étendue des dégâts humains allez visiter la nécropole de Fréjus consacrée aux soldats français morts en Indochine; c’est par centaines de milliers que les noms des victimes sont inscrits sur les marbres funéraires; l’histoire se répète malheureusement aujourd’hui avec cette espèce de croisade en Afghanistan qui ne dit pas son nom ; nos soldats n’ont rien à faire là-bàs, faites les revenir et que notre armée serve à défendre notre patrie.