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Quand, parce qu’un homme
Est béni par Rome,
Il peut tout braver,
Ne rendre aucun compte,
Et couvrir de honte
L’aube à son lever.
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Quand tout le protège,
Et quand son cortège
Rampe avec orgueil,
Tas d’hommes de proie,
Vils, ayant pour joie
La patrie en deuil,
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Quand on n’a plus d’armes,
Quand Tyrtée en larmes
Réjouit Scapin,
Quand frémit l’histoire,
Quand l’homme est sans gloire,
La femme sans pain?
…/…
Guerre au front servile !
La lâcheté vile
Du fourbe est l’appui.
Guerre au maître infâme !
Dispersons notre âme
En foudre sur lui !
…/…
Quand s’ouvre le gouffre,
Quand le peuple souffre
Sous d’impurs vainqueurs,
Cet énorme câble,
La haime implacable,
Soutient tous les coeurs.
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Des gueux ont des mondes ;
Des Césars immondes,
Sous leurs pieds ayant
La loi, leur victime,
Ajoutent au crime
Un rire effrayant.
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J’envoie à leur fêtes
Mes hymnes tempêtes
Luire et flamboyer,
Et mon âme est haute
Quand l’éclair mon hôte
Sort de mon foyer.
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Pour frapper les traites,
Faux dieux et faux prêtres,
Vil groupe inhumain,
Debout dans mon aire
Je montre au tonnerre
Le plus court chemin.
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C’est la sainte cause,
Mon vers superpose
La justice au mal,
Jésus à Tibère,
L’idéale sphère
Au gouffre animal.
…/…
Victor HUGO
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