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Michel Goya, expert de l’Irsem, (dépendant du ministère de la Défense), est allé à Kaboul donner des cours devant des officiers afghans, et suivre avec eux un stage de contre-insurrection organisé par les Américains.
Il confirme ce que beaucoup pensent :
la FIAS est en train, sinon de perdre cette guerre, en tout cas de ne pas la gagner.
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- ‘La coalition apparaît comme une immense machine tournant un peu sur elle-même et souvent pour elle-même, en marge de la société afghane. Le QG de la Fias (2000 personnes) et les différentes bases de Kaboul forment un archipel fermé sur l’immense majorité de la population ».
- » Les membres de la Coalition se déplacent en véhicules de base en base comme de petits corps étrangers, blindés et armés. (…) ».
- « Prendre ses repas dans la base américaine Phoenix est surréaliste par l’abondance de produits offerts, presque tous importés des Etats-Unis, et ses coûteux écrans plats diffusant en boucle les émissions de la chaîne des forces armées américaines (deux tiers de sport et un tiers de slogans sur la fierté d’être soldat, l’hygiène ou la lutte contre le harcèlement sexuel), univers aseptisé dont les Afghans sont absents, sauf pour le nettoyer. »
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- « Outre son caractère égoïste, cet archipel a le défaut d’être moyens et leur motivation :
. on ne permet pas aux Afghans de combattre à leur manière, en petites bandes très agressives (…) tout en ayant du mal à les faire manoeuvrer à l’occidentale ;
. On est donc en droit de s’interroger sur la réalisation du programme de multiplication par deux, voire trois, de l’armée afghane, demandé par le général McChrystal.”.
- » La situation est encore plus critique dès qu’on touche aux soldes des soldats afghans, sujet sensible. Le coût de cette guerre est d’ailleurs disproportionné face à l’enjeu des soldes : une seule mission, sans tir, d’un chasseur-bombardier moderne équivaut presque en moyenne à la solde mensuelle d’un bataillon afghan… ».
- “Il suffirait probablement de doubler la solde des militaires afghans (soit environ 200 à 300 millions de dollars par an, dans une guerre qui en coûte plus d’un milliard par semaine aux seuls contribuables américains) pour, d’une part, diminuer sensiblement le taux de désertion et d’autre part attirer les guerriers qui se vendent au plus offrant.”
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Le chercheur français critique les méthodes américaines “guère différentes de l’époque de la guerre du Vietnam” :
“Au sein d’une culture afghane féodale, guerrière et mystique, cette puissance de feu écrasante est comme un Midas qui transforme en héros ceux qui s’opposent à elle, en martyr ceux qui en sont victimes et en vengeurs les proches de ces martyrs.
Inversement, ceux qui se protègent derrière elle et refusent le combat rapproché apparaissent comme des lâches.”
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Article
Le 19 novembre…GETTYSBURG ADDRESS
http://osee3.unblog.fr/2009/11/20
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