Je suis triste. Pourquoi ? Princes, que vous importe !
Vous êtes joyeux vous……..
…tant qu’il reste au vieillard une dent,
Lui faire ouvrir la bouche est toujours imprudent.
On n’est pas sûr qu’il soit de l’avis qu’on désire….
Qu’est-ce que vous voulez maintenant qu’on vous dise ?
Ce temps-ci me répugne et sent la bâtardise.
***
Vos plus fameux exploits et vos plus triomphants
Sont des dépouillements de femmes et d’enfants
Des introductions dans les pays par fraude,
Les brusques coups de dent de la fouine qui rôde
D’attaquer ceux qu’on a d’abord endormis
D’arriver ennemis sous des masques d’amis…
Je sais que par instants le public devient froid
Pour le bien et le mal, pour le crime et le droit,
Le comble de la chute étant l’indifférence ;
On vit, l’abjection n’est plus une souffrance ;
On regarde avancer sur le même cadran
Sa propre ignominie et l’orgueil du tyran
L’affront ne pèse plus et même on le déclare
A ces époques-là de sa honte on se pare
***
On est prêt à baiser Satan, s’il triomphait
Le mal qui réussit devient digne d’estime
***
L’un rampe, lèche et rit pendant que l’autre opprime.
Sombre histoire ! le vice est le fumier du crime
Les hommes ne sont que bassesse ou bien férocité
Meurtre dans le palais, fange dans la cité…
Princes, aussi longtemps qu’on croit le ciel compère
On se tait ; tant qu’on voit le tyran qui prospère
Et le lâche succès qui le suit comme un chien
C’est bon ; tant que le mal qu’il fait se porte bien
Sa personne est un dogme et son règne un culte
Un beau jour, brusquement, catastrophe, tumulte
Tout croule et se disperse, et dans l’ombre, les cris,
L’horreur, tout disparaît….
Moi, je ne juge pas ces justices sinistres ;
Je les vois, je n’ai point la garde des registres
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